News - Humeur et Poésie

Origine

le dans Humeur et Poésie - Aucun commentaire
Origine


Il est un vent qui souffle et ne s’arrête plus,
Son origine est inconnue,
Il souffle… sans répit,
Galopant constamment d’un inépuisable débit.

Les mers, les océans, leurs vagues et leurs marées,
Pourtant habitués aux influences et turbulences
Des hommes, du soleil, de la terre et de sa lune de silence
Ne savent plus, flux ou reflux, dans quel sens « houler » !…

Plus d’attente, de calme ou de latence,
Ce vent, cet air
Devant, derrière,
File, rôde, surprend… monte et descend…
Sans cesse, inlassablement…
Rapide ou lent, rigide et flottant !

Il plane… vole et cours ce vent !

A des pointes, des profondeurs et des sommets jamais atteints.
Et sans fatigue, ce vent qui souffle et pousse… va et vient !
Sur le sommet des montagnes,
Il laisse à peine le temps à la neige de former l’hiver des pics…
Il arrive même que souffler si vite et si loin,
Les flocons se posent sur les tropiques sans n’avoir pu fondre !

Dans les profondeurs des eaux douces ou salées,
Il défie pieuvres, dauphins, raies ou requins,
Et nulle nageoire ne résiste à son tourbillon.

La nature fait un caprice.

De mémoire des anciens, ou même d’écrits refoulés,
Personne ne sait comment ni où cela a commencé ;
Pourtant les archéo-vent-ologues l’ont identifié ce vent.
Venant de loin dans l’espace et le temps !

Il pourrait être, dit-on, celui originel, de la Création divine!
Son bruit est si strident, sa course si rapide,
Qu’il a rendu creuses les têtes les plus remplies,
Et pire !… même les plus et mieux averties !

Alors on se regarde sans trop oser le maudire,
Quelques-uns, de l’élite autorisée… l’étudient !
Des plus fins aux plus malins,
Des plus vilains aux plus coquins !

« C’est le temps… qui n’a plus le temps….
Ou les temps qui ne sont plus dans les temps ! »…

La nature fait des caprices !

Notre planète, par ce vent balayée, n’a plus qu’un tourment.
En quelques heures il en fait un tour
Façonnant à son humeur la nuit et le jour.
On l’entend tout le temps, mais on ne le voit vraiment
Que lorsqu’il souffle et caresse, tout… là,
Tout près de nous… juste à côté…
Comme une dernière sentence que l’on serait obligé d’écouter.
Craignant d’être par lui condamné…
Alors face à lui, invisible, comme face à soi-même, inconnu,
On subit, on rit ou on pleure !... mais on crie,
Oui on crie… Pour tenter de le faire fuir !

Aucune assemblée, aucune société, aucune culture
Aucune dimension inventée ou imaginée alors n’y peut rien.
Qu’importent ces lois des hommes et de la nature,
Vieilles de millions d’années !…
Rien n’y peut rien !
Seul ce vent décide !...

Les hommes n'y peuvent rien.
Ils s’occupent en attendant !…

Lorsqu’il est haut, large et grand sur l’horizon, il prend une couleur rosée :
Car il dilue le sang qu’il racle en passant sur nos yeux rougis par la peine !

La nature fait un caprice !
Il y a dans ce caprice comme un air d’inconnue fatalité,
Il y a, dans cet air, un caprice de l’incongrue humanité !

Les gens de pouvoir n’ont sur lui aucun pouvoir.
A tous les scientifiques, il fait la nique.

Car si tous les hommes suivent, misérables dans leur propre nature, le sens du vent, celui-là tourne toujours... et partout à la fois !

Ce vent ressemble à une idée nauséabonde, malodorante,
Telles ces religions ou politiques indescriptibles,
Dont jamais personne n’a pu prouver le bien ou le mal !
Et qui là, continuant d’exister,
Nuisibles comme une armée d’insectes migrateurs,
Ravageant tout sur leurs passages, les hommes, la nature,
Et les pensées bonnes ou mauvaises !…
Idée dangereuse dans le temps passé et encore dans celui à venir,
Et plus mortelles,
Que ce coup de vent-là, présentement qui nous mène !

La nature fait ses caprices !
Les hommes de la leur font malice !

Ils produisent, reproduisent et se reproduisent,
Nuisent, détruisent à leur guise… se déguisent…
De leurs pensées soudées à leur désir d’absolu de puissance et de maîtrise ;
Comme si toujours, malgré ce vent, un mieux que bien était possible…

Ce vent va de l’avant, nous occupe et nous rend service
Nous infligeant mille sévices,
Nous conditionnant sous sa cuisse !
Il va et vient faisant l’amour avec la terre qui ne s’aime plus !
Avec les hommes et les femmes qui ne se comprennent plus !
Avec les animaux les végétaux résignés à tous les maux !

Moi qui en parle, je m’y suis aussi perdu !

Ce vent me souffle au plus fort dans les oreilles,
S’il m’était possible de me dépecer le corps entier
Et de l’étendre pour qu’il me serve de voile à son passage,
Espérant par ce vent un monde plus sage,
Je le ferais.

Mais simple homo sapiens, cette issue ne peut être mienne.

Ce vent me plaît !

Vous qui me lisez, comme moi, rêvez encore,
Et sachez qu’il n’est aucun monde meilleur ou nouveau,
Sans ce vent… nécessaire !
Ailleurs ou plus haut…

La beauté pleine et l’avenir beau sont en vous, regardez-les… Regardez-vous !…
Aimez ce vent !

Laissez-le avec le temps agir sur les hommes !

Et si vous vous demandez encore ce qu’est ce vent ;
Alors relisez-moi comme un texte d’amusement,
Oui relisez-moi… relisez-le… et…
Remplacez le mot «vent » par le mot « doute »,
Voyez-le planant bénéfique, sur tout et partout.

Et puissions-nous ne détenir jamais aucune vérité car comme disait un certain :
« Ce n’est pas le doute qui rend fou, mais la certitude !




Texte et Image : Matthieu Becker